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ATTENDUS SCIENTIFIQUES DU PROJET CREATICITY 2009-2010
Créativité, économie et territoires : une approche interdisciplinaire et internationale
modifié le: 2009-11-16
 

L’intérêt porté à la créativité et à son impact sur le développement économique et territorial émerge au début des années quatre-vingt dix avec les travaux du britannique Charles Landry sur la « ville créative », et s’amplifie avec la publication en 2002 du livre du chercheur américain Richard Florida sur la « classe créative ». Désormais, les recherches se sont multipliées à l’échelle internationale sur la créativité, les créatifs, les industries créatives, les clusters et quartiers créatifs, la ville créative. L’approche en termes de créativité renouvelle les questionnements en termes d’innovation, dans un contexte de concurrence mondiale entre territoires, et se superpose aux travaux sur l’économie de la connaissance et sur l’économie culturelle. La culture, expression artistique autant que valeurs anthropologiques, devient un paradigme du développement territorial, au lieu d’être un champ particulier de l’analyse et une préoccupation de pays riches en période de prospérité. La question de la créativité interroge donc l’interdisciplinarité. Comment faire se croiser économie régionale et économie culturelle, géographie économique et géographie culturelle, par exemple ? Quel dialogue peuvent entretenir géographes, économistes, sociologues voire psychologues du travail sur la question des relations entre créativité, culture, économie et développement des territoires ?

Le projet CREATICITY vise à tester l’hypothèse de la transformation d’une ressource latente, la créativité, en ressource active au service du développement des territoires. Outre qu’il s’agit de définir en quoi la créativité peut être une ressource pour les territoires, et non une simple aptitude individuelle, voire de certains individus plus talentueux que d’autres, il convient également d’analyser les formes d’articulation entre les acteurs des milieux artistiques, économiques et politiques, ainsi que leurs stratégies d’insertion dans des réseaux sociaux et spatiaux multi-échelles, au service de l’épanouissement de leurs capacités créatives et de leur valorisation économique et sociale. La connexion entre artistes et monde de l’entreprise n’est-elle possible qu’à travers les industries culturelles ? Des activités plus traditionnelles (textile par exemple) peuvent-elles renouveler leurs produits en faisant appel à la créativité des artistes ? Autrement dit, quelle est la réalité des liens entre les artistes, ingénieurs, designers et entrepreneurs de ladite « classe créative » ? Simple corrélation statistique ou réseaux sociaux d’échanges créatifs ?

 

Issus de la géographie culturelle ou de la sociologie des mondes de l’art, certains chercheurs du projet CREATICITY vont travailler sur les milieux artistiques et leur mise en relation avec la production marchande de la culture, ou leur collaboration avec des entreprises en vue d’y développer la créativité. D’autres collègues, issus de la géographie économique (innovation, mode, multimédia), de l’histoire économique, de la sociologie appliquée à l’étude du design, vont appliquer leurs compétences à l’étude de la transformation d’industries traditionnelles vers des domaines plus créatifs à forte valeur ajoutée (mode, design) ou à l’émergence d’un nouveau domaine d’activités dans les technologies de l’image (multimédia). Enfin, le croisement de ces disciplines avec la psychologie du travail et la gestion de l’innovation et de la création d’entreprise va permettre d’analyser les représentations de certains groupes d’acteurs vis-à-vis de la créativité. L’objectif de ces entrées croisées est de favoriser le dialogue interdisciplinaire et de comparer nos méthodes, voire nos représentations scientifiques respectives sur les relations qui peuvent exister entre créativité, culture, économie et développement des territoires.

 

 

 

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