La mutualisation des ressources dans l'économie sociale et solidaire et les NTIC
Par Benjamin Grassineau, docteur en sociologie (université Paris-Dauphine), laboratoire associatif CERISES Toulouse le Mirail, membre du réseau CEDREA ; ATER au LG2I de l'Ecole Centrale de Lille en 2009-2010.
Résumé :
Partant du constat que l'économie de marché conduit à des "situations de non-coopération" sous-optimales, le pari de l'économie sociale et solidaire est de trouver des formes sociales pérennes permettant aux acteurs de coopérer dans des situations où il est de leur intérêt de le faire. Il s'agit alors d'inventer les outils adaptés à cette finalité, cohérents d'un point de vue technique, mais aussi d'un point de vue éthique, c'est à dire en adéquation avec les exigences morales et les pratiques de l'ESS. Les NTIC, et en particulier le secteur de l'informatique libre, apportent de ce point de vue des éléments de réponse intéressants. Nous verrons dans cette présentation comment il est possible d'imaginer des dispositifs socio-techniques fondés sur l'outil numérique et des outils dits "libres", assurant une meilleure coopération et une mutualisation accrue des ressources entre les acteurs de l'économie sociale et solidaire au sein d'une zone géographique donnée. Nous verrons également, à travers l'exemple de l'agglomération lilloise, comment ces dispositifs peuvent prendre corps dans des pratiques préexistantes de communication et d'organisation de nature réticulaire et informelle.
Objectifs du cycle de séminaires
Dans un contexte de mondialisation et de déstabilisation économique, l’innovation est plus que jamais un impératif, tant pour les entreprises que pour les Etats, les villes et les régions. Le cycle de séminaires propose une confrontation entre chercheurs de différentes disciplines pour ouvrir le débat sur des thèmes aussi variés que la relation entre créativité et innovation, les industries créatives (mode, design, multimédia…), le rôle des réseaux sociaux ou d’entreprises, les clusters, les lieux de l’innovation et de la créativité (districts culturels, parcs scientifiques…). Il s’agit de favoriser l’émergence d’une intelligence collective de l’économie de la connaissance par un débat entre chercheurs, doctorants, institutionnels du développement territorial et de l’aménagement, ainsi qu’avec le monde de l’entreprise.